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...Suite Bordeaux

BORDEAUX, c'est d'abord le "bordeaux".

Chiffres clés : 60 000 ha en production, soit 55% du vignoble de Gironde. 6 725 viticulteurs (3 775 déclarants en chais particuliers "châteaux", et 2 950 coopérateurs de 42 caves coopératives) .
Tous les territoires girondins à vocation viticole peuvent revendiquer l'appellation "bordeaux" ou "bordeaux supérieur".

Le "bordeaux" et le "bordeaux supérieur " représentent...

... (du volume AOC produit en) ...

Proportion de la provenance

86 %(---)entre Garonne et Dordogne
(Entre deux mers)
40 % (---) en Libournais
33 % (---) en Blayais
13 % (---) en Graves et Sauternais
3 % (---) en Médoc

75,0 %

16,0 %
6,5 %
1,5 %
1,0 %
100,0 %

 

Différence "bordeaux" / "bordeaux supérieur"

  • "bordeaux" = rendement de 65 hl /ha (en 2000)
  • "bordeaux supérieur" = rendement de 62 hl /ha (en 2000) et obligation d'élevage de 12 mois minimum

400 maisons de négoce commercialisent au départ de la Gironde du "bordeaux"

Gamme de 8 appellations :

  • Bordeaux rouge = 40 000 ha
  • Bordeaux sup rouge = 9 500 ha
  • Bordeaux rosé et clairet = 1 600 ha
  • Bordeaux blanc = 9 300 ha
  • Bordeaux sup blanc = 100 ha
  • Crémant de bordeaux = 200 ha
  • Fine de bordeaux

3 000 000 hectolitres commercialisés en 1999 soit 400 millions de bouteilles ce qui représente 1 109 000 bouteilles vendues par jour dans le monde, soit 12 bouteilles par seconde ! (dont votre bouteille de bordeaux ?).
Et les prix commencent à 8,75 FF la bouteille de 75 cl (Promotion nationale AUCHAN, en septembre 2000) !
A ce prix là, il ne faut pas se gêner ! Mais qu'y a-t-il dans cette bouteille ?

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Un château "BORDEAUX"

Dans chaque "bloc", les sédimentations géologiques, les alluvions fluviales, les érosions, ont façonné la topographie géographique juxtaposant au hasard les types de sols. Le parcellaire de chaque domaine (château) recouvre plusieurs types de sol, entraînant l'obligation d'adapter l'encépagement au système d'optimisation cépage / sol.

Aucun des châteaux ne possède la même proportion de type de sols, donc de cépages qui leur correspondent. La composition du vignoble est ainsi différente d'un château à l'autre. La déclivité des parcelles est souvent différente ; et, dans les châteaux les plus riches au moins, des réseaux de drainage ont été installés dans des parcelles pour améliorer le régime de l'eau dans le sol, et pour se rapprocher des conditions du "grand cru"

Voir dans EDUCVIN : Votre talent de la dégustation :
Chapitre 59 : Grand cru ?

Pour les vins rouges, la vendange s'effectue selon l'ordre de maturité des cépages : d'abord les merlot, puis les cabernet-franc, puis les cabernet-sauvignon dont la peau épaisse résiste aux attaques de botrytis.
La vinification séparée de ces cépages permet de disposer de trois types de vins, avec des cuves présentant toutes les nuances liées à l'âge des vignes, aux rendements, etc.

Voir dans EDUCVIN : Votre talent de la dégustation :
Chapitre 35 : LA DIFFERENCE entre vin blanc et vin rouge.

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Le protocole de l'assemblage sera plus ou moins sophistiqué, selon le rang du château dans la classification bordelaise.
Dans un château qui ne produit que du "bordeaux", le vin du château sera le résultat du mélange de la quasi-totalité des vins disponibles.
Dans les châteaux célèbres, il y a un "art" d'assembler le "grand vin", le "second vin", et même le "troisième vin".

L'assemblage bordelais tente de prendre en compte quatre variables : les cépages et leur proportion, l'âge des vignes, la nature des sols, la composition du bois des barriques. Deux grandes écoles de la pratique de l'assemblage ont leur partisan :

  • ceux partisans d'un assemblage précoce, dès les fermentations malolactiques finies procèdent par lots dégustés séparément et préassemblés ;
  • ceux qui préfèrent un élevage séparé de lots durant 12 à 14 mois, préalable à tout assemblage. Principes d'un bon assemblage : c'est ce qui fait, grâce à l'inspiration humaine, que la valeur absolue du produit fini est supérieure à l'addition des valeurs absolues de chacun de ses éléments.

L'assemblage doit être la sélection nécessaire à l'établissement du meilleur vin possible...

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Mille et un " CHATEAUX " !
L'inconscient collectif a poussé la demande vers cette identification "Château" d'une bouteille, sous laquelle se trouvent des notions de fief, de seigneur, de noblesse, ou de demeure princière. En 1890, la Cour de Bordeaux décrit le terme "château" comme une dénomination vulgaire et banale, et d'un usage constant dans le commerce des vins de Bordeaux.
Le 25 janvier 1903, la Cour de Bordeaux reconnaît que le terme "château" pouvait s'appliquer "aux vins provenant de tout domaine particulier de quelque importance muni de bâtiments d'exploitation appropriés". Cette définition coupe toute relation architecturale avec la vieille bâtisse et ses tourelles historiques.
Jusqu'en 1930, le terme "château" submerge le bordelais et toutes les autres régions.
Le législateur limite l'usage aux vins d'appellation, et le décret du 30 septembre 1949 interdit l'usage des mots "château, cru, domaine, clos, et toute expression analogue, sauf lorsqu'il s'agit d'un produit bénéficiant d'une appellation d'origine et provenant d'une exploitation agricole existant réellement et, s'il y a lieu, exactement qualifiée par ces mots ou expression".
En 1990, le Journal Officiel de la Communauté précise que les termes "château", "domaine", ne peuvent être utilisés qu'à condition que "le vin provienne exclusivement de raisins récoltés dans des vignes faisant partie de cette même exploitation viticole, et que la vinification ait été effectuée dans cette exploitation".
Le législateur a aussi reconnu le droit à la dénomination "château", "au vin vinifié à la coopérative issu des raisins d'une propriété ayant le droit à la dénomination", reconnaissant le lien de continuité entre l'exploitation agricole et la coopérative.

 

Prolifération

La viticulture et le commerce ont compris depuis longtemps l'impact commercial du terme "château" : un viticulteur a pu utiliser jusqu'à 17 noms.
Personne à Bordeaux ne connaît combien il y a d'étiquettes de châteaux en circulation !
En 1970, le tribunal de Libourne a traduit cette situation : "Un usage tel que celui-ci, autrefois très limité à quelques centaines, s'est généralisé en une véritable surenchère, au point que le nombre est passé à plusieurs milliers. La prolifération aboutit au résultat opposé à celui recherché, car la multitude desdits châteaux ne se justifie pas pour le grand public par les différences appréciables des produits d'une même appellation, et ne dégage pas la majorité d'entre eux de l'appellation d'origine elle-même."
Si les caractéristiques réglementaires de 1949 qui définissent que le vin "château" doit provenir d'une exploitation agricole existant réellement et, s'il y a lieu, exactement qualifiée par ces mots qui bénéficient d'une appellation d'origine, il est clair de constater que la plupart des châteaux bordelais nés ces quarante dernières années n'ont pas le droit d'exister. Et dans l'état actuel de la législation, tant sur le plan national que sur le plan international, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) n'a absolument aucun moyen de s'opposer à la création de nouveaux châteaux !
Les "responsables" professionnels envisagent cependant que la prochaine mise sur Internet du fichier des châteaux du bordelais devrait permettre de vérifier, en présence d'une étiquette non recensée, la provenance du vin... Encore faudrait-il que le recensement ait déjà permis de "purifier" les mille ? - ou deux mille ?- ou trois mille ? - et un... châteaux de bordeaux...

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