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Bilan des agréments des AOC en 1998

 

Représentation du total des AOC de France par classe et par niveau de Qualité

Dans EDUCVIN. Votre talent de la dégustation. Chapitre 66. "Classification mondiale", les niveaux de classe de 1 à 6 sont définis en relation avec la prise en compte des paramètres de valorisation qualitative :

  • Caractères de l'entreprise
  • Système législatif
  • Marchés
  • Concordance du mouvement des prix des raisins et des prix des vins
  • Dénomination du vin
  • Qualité du raisin de cuve
  • "Terroirs"
  • Problèmes oenologiques
  • Hiérarchie qualitative référencée par rapport à la P.A.I. et aux critères descriptifs.

Ces 6 classes correspondent à :

  • Classe 6 = Vins du haut de gamme
  • Classe 5 = Vins de classe
  • Classe 4 = Bons vins typés
  • Classe 3 = Vins d'expression générique
  • Classe 2 = Vins d'expression simple
  • Classe 1 = vins à déclasser.

Le schéma Classification des AOC de France donne une représentation fidèle du volume et des niveaux de qualité de ces classes d'AOC.

Voir EDUCVIN. Votre talent de la dégustation.
Chapitre 60. Le bilan de la qualité du vin

Représentation par classe et par niveau de Qualité dans chaque région viticole

Région

Classification des appellations

Volumes détaillés pour chaque appellation

Détails des volumes agréés par l'INAO en 1998

Bilan des agréments INAO en 1998

ALSACE

Alsace

Alsace

Onglet Alsace

Bilan 98

BERGERAC

Bergerac

Bergerac

Onglet Bergerac

Bilan 98

BORDEAUX

Bordeaux Rouges
Bordeaux Blancs

Bordeaux

Onglet Bordeaux

Bilan 98

BOURGOGNE

Bourgogne Blanc
Bourgogne Rouge

Bourgogne

Onglet Bourgogne

Bilan 98

CHAMPAGNE

     

Bilan 98

CORSE

Corse

Corse

Onglet Corse

Bilan 98

GAILLAC

Gaillac

Gaillac

Onglet Gaillac

Bilan 98

JURA

Jura

Jura

Onglet Jura

Bilan 98

LANGUEDOC

Languedoc Blanc Languedoc Rouge

Languedoc

Onglet Languedoc

Bilan 98

PROVENCE

Provence

Provence

Onglet Provence

Bilan 98

VALLEE LOIRE

Vallée de Loire Blancs

Vallée de Loire Rosés

Vallée de Loire Rouges

Anjou


Muscadet

Sancerre

Touraine

Onglet Anjou


Onglet Muscadet

Onglet Sancerre

Onglet Touraine

Bilan 98

VALLEE DU RHONE

Vallée du Rhône Rouges

Vallée du Rhône Blancs

Vallée du Rhône

Onglet Vallée du Rhône

Bilan 98

AOC 98

AOC

AOC

Onglet AOC

Bilan 98

Comme dans le cochon dans l'AOC tout est bon !

Sonnez trompettes !
Réjouissez-vous bonnes gens ! La limite du corporatisme auto-gestionnaire est atteinte !

La Revue des Oenologues vous présente en exclusivité les résultats regroupés des volumes AOC agréés pour le récolte de 1998 !
Mais ce n’est pas simple d’obtenir ces informations auprès de l’INAO. Jugez-en !
Sur notre demande, l’INAO nous a normalement fait parvenir sa brochure Rapport d’activité 1999. Contrairement à la même production du rapport d’activité de 1996, qui contenait le détail des volumes agréés dans toutes les centres INAO, la version 1999 annonce page 13 un paragraphe “ Contrôle des opérations d’agrément, v. résultats p 16. ”. En vous précipitant à cette page 16, vous ouvrez une page BLANCHE !
Lot de consolation pour le lecteur de ce rapport : en page 15 vous trouvez le bilan de l’agrément récolte 1998, INAO Montpellier.
Cette présentation particulière d’un bilan national, semble vouloir signifier que personne n’en dispose à l’INAO !
Nous rappelons au passage que pour obtenir les résultats des bilans d’agrément 1994 nous avions dû faire intervenir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). Référence Revue des Oenologues N°81 de septembre 1996...
En 2000, pour examiner en détail les bilans d’agrément 1998 dans chaque centre, nous avons écrit le 7 septembre 2000 à la Direction de l’INAO, aux Champs Elysées-Paris, pour obtenir ces bilans.
Ce n’est que le 13 novembre, après un rappel le 15 octobre, que nous avons reçu la liasse des tableaux produits par chacun des centres, la lettre d’accompagnement nous annonçant que “ les bilans de la campagne 99/2000 vous seront communiqués dès qu’ils nous seront tous parvenus ”. En cette fin de janvier 2001, l’INAO ne nous a rien envoyé...

Chaque centre INAO bricole ses tableaux de résultats !
Il y a 7 modèles de formulaires utilisés par les centres de l’INAO !

Diversité des modèles de tableaux de résultats de l'INAO

Type de modèle

Nombre

Centres

Modèle 1

12

Valence, Bergerac, Montpellier, Perpignan, Avignon, Sancerre, Poligny, Pau, Epernay, Cognac, Alsace, Hyères

Modèle 2

1

Angers

Modèle 3

2

Chambéry, Tours

Modèle 4

6

Villefranche, Nantes, Bastia, Dijon, Gaillac, Aurillac

Modèle 5

1

Mâcon

Modèle 6

1

Bordeaux

Modèle 7

1

Narbonne, ne renseigne pas sur les volumes agréés

Tous ne renseignent pas les mêmes données chiffrées, ce qui entraîne que le tableau de synthèse réalisé par la Revue des Oenologues a des “ trous ”.(Voir Bilan des agréments des AOC 1998).

Cette disparité de présentation des résultats est-elle normale ? Surtout qu’en plus de cette hétérogénéité il y a matière à être intrigué par des présentations des données très particulières, et incompréhensibles (voir centre Alsace), avec des définitions non explicites (vol.apte ?,vol. demandé ?, vol.présenté ?, vol. non classé ? (voir centres de Tours et Chambéry), avec des données qui ne se “ balancent ” pas entre bilan des agréments et bilan des dégustations (voir centre de Mâcon), et avec la mention d’une pratique d’abandon de procédure d’agrément (voir centre d’Angers).

Exclusivité de EDUCVIN.com !
Toutes ces données ont été remises en forme et traitées dans le tableau général Bilan des agréments des AOC 1998.

Et les détails pour chaque région viticole sont dans le fichier Volumes d'AOC agréés par centre INAO en 1998.

Pour la campagne 98/99, sur 23 371 093 hectolitres présentés à l’INAO (sauf Narbonne) 98,77 % de ces vins ont été agréés comme étant d’origine.
Ce taux dépasse 99 % (99,18 %) lorsque les résultats d’Angers ne sont pas pris en compte dans le total. En effet, Angers annonce un taux de refus d’agrément élevé de près de 12 %, alors que tous les autres centres sont entre 0% (Aurillac) et 2,65 % (Colmar) de refus.
Dans 180 appellations (dont 75 en Bourgogne), 100 % des vins présentés à l’INAO ont été agréés d’origine.

Dans l’AOC tout est perfectible !
“ Cependant toutes les procédures d’agrément ne sont pas pour autant illégales, loin s’en faut, et le système doit être pérennisé. C’est plutôt l’occasion de rappeler que tout système est perfectible et que le principe des appellations est d’être évolutif et de tendre vers plus de qualité ”
Tel parle Maître Michel Desilets, avocat qui a défendu les intérêts de M. Lapalue contre l’INAO (Revue des Oenologues N° 98).
Oui, tout est perfectible !
Les résultats d’agrément de tous les centres de l’INAO ont fait une remarquable progression de moins de 1% entre 1994 et 1998 (97,89 % agréés en 1994, 98,77 % en 1998).

Pour la récolte 1998, il ne restait à accepter comme “d’origine” que 1,23 % du volume (288 235 hl) pour agréer 100 % des vins présentés !
Et pour réaliser cette performance de perfection, plus de 100 000 échantillons de vins ont été dégustés par les commissions d’agrément (soit 500 000 fioles manipulées, si la procédure d’échantillonnage est conforme à la prescription de l’arrêt de cassation Lapalue / INAO). Encore a-t-il fallu que chaque commission d’agrément soit bien constituée, au minimum de trois membres de familles professionnelles différentes…Ce qu’aucun rapport d’activité ne certifie…

Bravo ! Comme dans le cochon, dans l’AOC tout est bon ?
Le comble de tout ce travail de titan est de faire croire au public que 98,77 % des vins d’AOC de 1998 sont de “qualité” !
Or le dogme de la qualité devient “s’assurer que l’agrément permet effectivement de garantir les caractéristiques particulières du produit liées au respect des conditions de production au travers de la dégustation et que celle-ci s’effectue selon des règles harmonieuses et équitables ” (Rapport d’activité INAO 1999 p. 8).
Mais si le résultat de “la réappropriation par les professionnels de l’acte politique qu’est l’agrément, définition de la procédure du lot soumis à cette opération, stade technique auquel elle doit être effectuée, analyses supplémentaires qui doivent l’accompagner, validité de l’agrément dans le temps ” est que comme dans le cochon, dans l’AOC tout est bon (100 % du vin déclaré AOC est agréé), seuls des contrôles administratifs arithmétiques sont suffisants. Et toute cette noria de commissions de dégustation et de fioles sera à ranger au musée des horreurs des dérives administratives idéologiques, soutenues par le corporatisme ambiant.
Car depuis 1974, date du décret instaurant la procédure d’agrément, l’environnement du marché du vin a changé :

  • la corporation vinicole n’a plus le monopole de l’émission de message laudateur ;
  • lorsque des “brebis galeuses” commettent des malversations, l’Internet répercute immédiatement l’information (la récente affaire en Bourgogne et ses développements ont été mis en ligne en instantané sur la Toile…) ;
  • les investigations des journalistes, jusqu’alors stipendiés du lobby vinicole, mettent timidement à jour la mystification des procédures d’agrément ;
  • des “gourous” (Parker, Hachette, Gault & Millau, etc.) portent à la connaissance du public des sélections qualitatives. Pour Hachette, le classement de 28 000 vins candidats, par des notes de 0 (= défaut = élimination), 1 (= petit vin et vin moyen = éliminé) à 5, ne permet de retenir que 9 000 vins, soit un tiers...Alors que tous les candidats présentent ce qu'ils estiment être leur meilleure cuve !
    Les deux tiers des candidats sont éliminés du palmarès.

Et qu’en est-il de ceux qui n’ont pas été candidats ?

Et tous ces vins non retenus pour figurer dans les pages du “guide” sont cependant commercialisés ! Pour donner quelle satisfaction gustative aux consommateurs ?
La déontologie qualitative des syndicats qui se “réapproprient l’acte politique de l’agrément” devrait intervenir à ce stade et interdire la commercialisation des 17 000 vins éliminés des sélections Hachette.
Car le paradoxe ubuesque de toute cette scénographie est que les dégustateurs des sélections Hachette sont les mêmes qui cautionnent à 100 % les agréments de l’AOC !

Le Tastevinage de la Confrérie du Clos de Vougeot participe de la même tartufferie.

  • Comment la Bourgogne peut-elle justifier qu’avec 99,50 % de vins agréés par l’INAO seulement 42,34% (un taux de réussite jamais atteint depuis 1991 !) des 725 lots de vin rouge de Bourgogne “sont dignes de l’appellation et de son millésime 1998. Bien représentatifs, dont je serais heureux de le posséder dans ma cave, et fier de l’offrir à un ami ” (Citation du communiqué de presse de l'organisation du Tastevinage). Et souvent ce sont les mêmes opérateurs de dégustation qui se retrouvent autour des tables…
  • Ce qui veut dire en clair dans le cas de ce Tastevinage que le jury de 250 dégustateurs chevronnés, œnologues, courtiers, journalistes, sommeliers, restaurateurs, vignerons et autres professionnels a refusé 418 lots, qui se retrouveront malgré leur défaillance constatée dans les circuits commerciaux…
  • Et il faut aussi prendre en compte que ces 725 lots n’étaient que des candidats, qui estimaient tous que leur vin pouvait être lauréat du Tastevinage du Clos de Vougeot. Qu’en est-il de tous les autres vins qui sont commercialisés avec la seule garantie qu’ils sont d’origine de Bourgogne ! Encore que la révélation de fraudes récentes montre que les vieilles habitudes ancestrales, secret de polichinelle de la profession, ne sont pas perdues…
    Sur la foi de ces mesures en vraie grandeur de la qualité des AOC, il est donc pertinent de dire qu’une bouteille d’AOC sur trois, au moins, est défaillante…

Ce que seuls quelques professionnels “lucides”, comme Jean François MAU, pdg d’Yvon MAU, osent déclarer (Décisions Boissons-Juin 2000) : “l’appellation d’origine contrôlée n’est pas une garantie de qualité, mais comme son nom l’indique d’origine”.
Cette puissante exégèse “ lapalissadesque ” - non démentie par l’Académie Française !- a valu a son auteur quelques remarques acides des tenants de la langue de bois, dit-il !

L’INAO et l’AOC sont dans le même état de mort annoncée que la Régie Renault dans les années 1980.
Dans les années 1970-1980 la Régie Renault, empreinte de son nationalisme industriel, faisait de la propagande sur l’existence d’un réseau de 6 600 garagistes-dépanneurs pour accueillir les bagnoles dont la seule garantie d’origine Renault était qu'elles tombaient très régulièrement en panne. Cette stratégie de prendre les consommateurs pour plus cons qu'ils ne sont faillit toutefois coûter la vie à cette Régie, en permanence renflouée par les finances publiques...
Jusqu'à ce que un pdg (M. Besse), sachant ce que voulait dire la menace qualitative des voitures japonaises, dont il fallut établir des quotas limitatifs pour éviter leur déferlante concurrentielle, fit la révolution dans l’entreprise étatisée moribonde…et amorça le redressement qualitatif de la marque.
Aujourd’hui, chez Renault, le Directeur de la Qualité a le pouvoir de stopper la production s’il n’en est pas satisfait. Et ce pouvoir, il s’en sert. Son seul souci c’est la satisfaction du client. Et Renault mesure un indice de qualité auprès de ses clients.
Dans le contexte de la langue de bois sur le taux élevé de mauvais vins mis en marché, la filière des appellations AOC a récemment fait grand bruit de la mise en place d’un suivi “aval de la qualité” (SAQ). Les “têtes pensantes” qui ont mis au point ce système sont exactement dans la même configuration mentale stupide que les dirigeants de la Régie Renault avant 1985. Le langage corporatiste est révélateur : “prélèvement d’échantillon au cours de la phase de commercialisation” “ auto-contrôle par la filière”, “confidentialité des résultats des contrôles”, “opacité des mesures correctives prises”, “ne pas effrayer les opérateurs de la filière, etc.”.
Pas les moindres mesures prises au moment des dégustations d’agrément (99,18 % de vins agréés !).
Pas le moindre interface avec les consommateurs.
On apprend cependant que ces “observatoires de la qualité” (à la solde de la filière et non pas indépendants !) qui prélèvent les bouteilles d’AOC dans des hypers et dans des supers de Paris dégustées par des collèges professionnels qualifiés, arrivent à déclarer que de 15 % à 23 % des échantillons sont “au-dessous du seuil d’acceptation”. Pour 56 % de ces échantillons “l’insuffisance” détectée et décrite est une tare détectable aux premières étapes de l’élaboration du vin. Et cependant ils sont passés à travers la “passoire” de l’agrément de l’appellation !
On se croit bon, (méthode Coué), mais plus d’un tiers des bouteilles mises en marché aurait besoin de passer chez les “garagistes-dépanneurs” pour une “remise en état”.
Dans cette situation le constructeur automobile rappelle la série défectueuse…
Retranchée derrière la propagande collective fondée sur le mythe qualitatif de “la rigueur des contrôles”, de “l’exigence des commissions de dégustation”, de “la tradition qualitative historique”, etc., l’étiquette AOC française trompe une fois sur trois le consommateur sur la qualité en le sachant sciemment, en toute impunité !

Au moment où la conscience collective populaire, à bon ou à mauvais escient, exige l’application du “principe de précaution”, quand de plus en plus de consommateurs sont eux mêmes impliqués dans des processus professionnels qui requièrent le zéro défaut (ISO 9000, et toutes les autres normes) la narration des pratiques “de l’appellation AOC” fait se pâmer de rire les plus avisés d’entre eux. (Voir l’analogie avec le spot publicitaire télévisé de FREESBE !) Et ils se demandent à juste titre si le compromis passé entre la DGCCRF et la filière de l’AOC pour la mise en place du SAQ résistera à la révélation qu’il est à contre courant des exigences consuméristes du XXIème siècle.

INAO, suite ou fin ?
Une dépêche de Presse émise par l’INAO, et quelques articles, annoncent qu’une refonte du système de l’agrément est en cours d’étude par quelque président de la commission “agréments” de l’INAO. Pour autant que les plus conservateurs des opérateurs de la filière torpillent, dans un premier temps cette tentative, puis se rallient, en traînant les pieds, au moins à de nouvelles procédures de double agrément (après récolte et avant embouteillage), il y aura encore beaucoup de consommateurs grugés et déçus par la loterie de la médiocrité d’un tiers des bouteilles AOC. Et il commence à y avoir un grand nombre d’articles dans la presse grand public, nationale et internationale, qui dénoncent ce risque couru par le consommateur, sans aucune garantie du fabricant…

Ce qui est plus dévastateur que le message sanitaire de la loi EVIN, contre lequel, il y 10 ans la filière viticole tempêtait, allumée par quelques agitateurs professionnels…Leur méthode a montré les piètres résultats obtenus par ces matamores, en face de l’application de la légalité législative.
Il eût été plus intelligent de s’attaquer aux vrais problèmes de la qualité qui étaient déjà soulevés dans des chroniques de la Revue des Oenologues
Rendez-vous à la prochaine étape annoncée de la transformation de l’INAO : suite ou fin de cette institution obsolète ?

Ce 2 février 2001, date de “bouclage” de cet article, nous attendons, toujours, les bilans d’agrément de la campagne 99/2000, apparemment non tous parvenus au Directeur de l’INAO lui-même !

 

 

     
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